ADELINE, LE POMMIER, QUARTIER AU BORD DE L'EAU, WILLOW CREEK

Moi c'est Adeline. Je suis arrivée dans cette ville il y a tellement longtemps que je ne m'en souviens plus. Oui c'est vrai, je n'étais pas encore née que mes parents vivaient déjà là ! Je viens d'avoir 20 ans et avec l'argent que j'ai économisé toute ma vie, j'ai pu m'offrir ce terrain dans le quartier "Au bord de l'eau" de Willow Creek. Il ne me reste plus qu'à trouver une personne douée en architecture pour me faire ma maison. Justement, il paraît que ma voisine, Sim Debo a un don certain pour ça.

Et nous voilà entrain de regarder de plus près mes plans. Sim Debo est une fille très gentille et je pense que nous allons bien nous entendre et pourquoi pas, devenir amie ? Au final, elle m'annonce que cela va prendre quelques semaines, voir quelques mois pour que tout soit terminé. Avec mon budget, elle va pouvoir me faire une vraie maison de conte de fées. J'ai vraiment hâte.

Il faut dire que je suis loin d'être une fille féminine, alors je vais vraiment contraster avec la maison.

En attendant de pouvoir vivre dans ma nouvelle maison, je squatte celle de mon amie d'enfance et meilleure amie, Élodie Bestfriend.

Avant de partir, Adeline se rend dans la chambre de son amie afin de prendre une douche et de se rendre présentable. Après s'être vite fait regardé dans le miroir de la chambre, elle se rendit à la bibliothèque de la ville où ses amies l'attendaient déjà.

Voyant qu'aucune des trois ne voulait me répondre, je n'insistais pas. Après tout, cela ne faisait pas longtemps que j'étais entré dans leur groupe alors je ne pouvais pas exiger de tout savoir... elles me parleront quand elles se sentiront capables de le faire.

Nous passâmes la fin de la soirée à pianoter sur notre clavier. Je n'avais pas vu le temps passer et je rentrais précipitamment à la maison. Connaissant Élodie, elle ne devait pas dormir, trop inquiète de me voir découcher sans prévenir. Une vraie maman pour moi.

 Ainsi la vie suivait son cours pour nous deux. Élodie était bien occupée avec son travail qu'elle exerçait souvent à domicile et moi avec ma liberté... Puis, un matin, Sim Debo me recontacta pour m'annoncer que ma maison était prête. Je la rejoignis devant et elle m'en fit la visite guidée.

Puis nous nous installâmes dans le jardin où nous apprîmes à nous connaître. Elle avait vraiment du talent et elle méritait d’être connue. Nous nous quittâmes après avoir prévu un repas entre ami.

ÉLODIE, LE POMMIER, QUARTIER AU BORD DE L'EAU, WILLOW CREEK

Cette maison est ma fierté. Je la tiens de mon arrière-grand-mère Marie de qui j'étais vraiment très proche. Il ne se passait pas un moment sans que je n'aille la voir. A sa mort, j'ai appris que j'avais hérité de sa maison. Un peu vieillotte, j'ai utilisé une partie de mes économies pour la rendre plus proche de mes goûts.

-Adeline, c'est moi... Oui ça va, et toi ? Super. Tu as trouvé quelqu'un ? Mais c'est génial. Pas avant trois mois ? Pourquoi tu ne viendrais pas vivre à la maison ? Mais non, ne t'en fais pas. Ça me ferait super plaisir. Ok super alors à tout à l'heure !

 Je raccrochais satisfaite de savoir ma meilleure amie à l’abri et non pas dans la rue. Il faut dire que son départ ne s'est pas très bien passé et ses parents refusent de lui parler.

Avant son retour, je décide de lui créer un profil sur un le célèbre site de rencontres, "Un sim pour la vie". Après tout si son rêve est toujours de fonder sa famille, elle va devoir s'y mettre sérieusement.

Pensant que je travaillais encore, Adeline se mit à la préparation du repas puis se faufila derrière moi et vu aussitôt ce que je faisais. Elle me demanda alors de la rejoindre sur le canapé.

Mais Adeline ne m'écoutait déjà plus. Cette fille a toujours eu un complexe et passait son temps à fuir les garçons. Je profitais de son absence pour me préparer pour aller au travail.

 Alors que je prenais ma douche je sentis une boule étrange sous mon sein gauche...

Je me sentis mal mais me suis dit qu'à mon âge, il ne devait n'y avoir rien de grave, peut être un petit kyste à enlever ! Je m’accoudai à l'évier de la salle de bain et resta positive. Le travail m'attendait et je me devais de m'y rendre. Mais avant, je devais prendre rendez-vous avec mon médecin.

Pour les besoins de mon travail, je dois faire connaissance avec les habitants des différents quartiers pour connaître un peu leur vie dans la ville de San Myshuno.

 J'ai réussi à décrocher un rendez-vous pour la fin de la semaine avec mon médecin généraliste. Elle travaille à l'hôpital et consulte aussi chez elle. Alors les délais d'attente sont souvent assez longs. Mon rendez-vous tombe le jour où Abélia doit emménager dans sa nouvelle maison...

Alors qu'elle me répondait, mon attention, petit à petit, diminuait. J'avais entendu le mot cancer et mon cœur s'était arrêté. Comment était-ce possible ? Elle voulait que j'aille voir sa collègue, Eden, oncologue à l'hôpital pour des examens plus poussés.

En rentrant chez moi je ne pus retenir mes larmes plus longtemps. Je m'écroulais à même le sol et restait un long moment dans cette position avec des tremblements dans les bras et les jambes, sans vraiment comprendre ce qui m'arrivait...

 SIM DEBO, L'ABRICOTIER, QUARTIER AU BORD DE L'EAU, WILLOW CREEK

Moi c'est Sim Debo. Je me suis lancée dans la carrière peinture car j'adore cet art qui m'aide à laisser libre court à ma créativité. A mes heures perdues, j'aime jouer à la décoratrice d'intérieur ou de paysagiste.

C'est d'ailleurs moi qui ai construit ma maison et qui l'ait décoré. J'en suis assez fière et particulièrement du jardin dans lequel j'aime passer du temps à peindre. Et si je vous présentais ma maison ?

Lui c'est Nolan, mon petit ami. On vit ensemble depuis un petit moment déjà et je l'aime très fort. Il me rend vraiment heureuse. Et vous connaissez la bonne nouvelle ? Je suis enceinte ! Nous n'avons pas voulu connaître le sexe du bébé pour avoir la surprise. J'espère que nous avons bien fait...

Nous habitons dans le quartier Au bord de l'eau, dans la belle ville de Willow Creek. La vie à l'Abricotier est agréable. Les mois filent et Nolan et moi sommes toujours aussi amoureux mais il doit aller travailler.

 Alors que je m'apprêtais à passer une journée tranquille, je reçu la visite d'Adeline. Une nouvelle arrivante dans le quartier. Elle avait entendue parler de mes talents de décoratrice et voulait savoir si j'étais prête à lui faire sa maison. Après une petite discussion, j'avais acceptais avec plaisir et lui fit un petit croquis de ce que je prévoyais pour sa maison. Elle semblait ravie.

Nolan rentra du travail au moment où Adeline partait après avoir validé les travaux sur son terrain. Nous nous sommes cependant promis de se faire une petite sortie plus tard.

Les mois ont passé et je suis devenue énorme ! Le moment est venue pour moi d'aller à l'hôpital pour mettre au monde mon bébé. Pour l'occasion Nolan a pris sa journée.

-Mon bébé, commença Nolan, il est maintenant temps de sortir de là pour affronter le monde réel. Maman et moi on sera là pour toi, te guider et t'aimer.

 Je souris de le voir aussi heureux. Je me sentis moins seule d'un coup. Mais les violentes contractions que je ressenties à ce moment me firent revenir à la réalité et je pressais le pas pour arriver à l'hôpital.

Nolan eut plusieurs crises de panique juste avant et pendant mon accouchement. Mais je dois dire que celle qu'il eut lorsque le médecin sortit mon cœur fut la pire. Il faut dire qu'Eden n'était pas vraiment un médecin obstétrique mais une oncologue réputée. Elle dépannait seulement le temps que le docteur Lyza obtienne son diplôme.

Au final, Eden réussit tout de même à mettre au monde non pas une mais deux petites filles. Laissez moi vous présenter les deux amours de ma vie : dans mes bras il y a Samantha et Safia est dans ceux de son papa.

Abélia 14 ans,

 Samedi

 Aujourd'hui est un grand jour pour Abélia et Océane. Elles vont toute les deux fêter leur anniversaires et devenir de vraies adolescentes. Pour l'occasion, Thomas est venu passer la journée avec elles. Ils ont, en effet, décidés de fêter leurs anniversaire tous les trois ensemble. Depuis que le jeune homme s'est déclaré à Abélia, les trois amis sont devenus inséparables. Thomas avait raconté tout ce qu'il savait sur les aliens et les vampires. Si bien qu'Abélia semblait connaître chaque membre des deux familles royales. Elle avait surtout beaucoup d'admiration pour la princesse Saphira et le prince Xev qui avaient défié leurs familles pour être réunis. Mais, elle n'arrivait pas à se faire à l'idée que ce n'était pas qu'un conte, mais bel et bien réel...

Chacun à leur tour les enfants soufflèrent leurs bougies. Ils étaient enfin devenu des ados et allaient pouvoir avoir plus de liberté. Abélia pensa à tout ce qu'elle allait pouvoir faire avec son petit ami. Ce dernier était toujours aussi beau et avait toujours autant de succès. Dès que son tour fut venu de devenir ado, Thomas demanda à Abélia de passer un peu de temps seul à seule ce qu'elle accepta avec plaisir.

Abélia a toujours été amoureuse de Thomas enfin du plus loin qu'elle se souvienne... Elle est vraiment heureuse avec lui qui est tellement doux et attentionné. Ensemble ils tentent de percer le mystère du Cry Killer et de l'enfant de la prophétie. Abélia est complètement fascinée par cet être qui semble tout droit sorti d'une légende urbaine.

-Tu ne me parles jamais de ta famille...

 -Oh tu sais, il n'y a rien à en dire... Je vis avec mon père depuis que ma mère a disparu pendant un bal organisé par son travail... Elle n'est plus jamais revenu...

 -Comme c'est triste ! As-tu des souvenirs d'elle ?

 -Non pas vraiment... Tu sais je venais à peine de naître...

 Ils passèrent encore un moment à parler puis vint le moment où Thomas devait rentrer chez lui. C'est avec un pincement au cœur qu'Abélia dit au revoir à son petit ami avant de rejoindre Océane dans leur chambre.

-Tu as passé une bonne journée ?

 -Oui, Thomas est extraordinaire... J'aurais aimé qu'il ne parte pas...

 -Tu aurais dû l'inviter à rester. Les parents auraient accepté.

 -Oui je sais qu'ils sont très compréhensifs, mais j'avais envie de passer un peu de temps avec toi

 -Oh comme c'est adorable !

 Les deux amies discutèrent une grande partie de la nuit mais elles ne tardèrent pas à piquer du nez pour finir par complètement s'endormir.

Abélia ne comprit pas ce qui se passait. Elle venait d'ouvrir les yeux mais ne reconnaissait pas l'endroit où elle se trouvait. Elle regarda autour d'elle mais tout était beaucoup trop sombre pour qu'elle puisse distinguer quelque chose. Ce qu'elle pouvait affirmer avec certitude c'est qu'elle ne se trouvait plus dans sa chambre. Soudain elle entendit une voix et elle se cacha immédiatement.

 -Je suis désolé... Je vous en prie, épargnez au moins ma femme et mon bébé...

 -Vous avez été jugé indignes de vivre. Vous et votre famille, devez en subir les conséquences...

Lorsque Abélia vit la personne, le visage couvert de sang et des larmes entrain de couler, elle poussa un cri d'horreur. Bien entendu, l'individu l'entendit et arriva rapidement à sa hauteur.

-Qui es-tu ?

 Abélia était horrifiée et ne parvenait plus à parler et bouger. Elle se mit alors à pousser un cri de détresse...

 -Abi, réveille-toi, insistait Océane.

Lorsqu'Abélia ouvrit les yeux elle était affolée. Océane la serra fort dans ses bras.

 -Tu as fait un cauchemar, la rassura-t-elle.

 -Cela semblait pourtant si réel... Je crois que j'ai rêvé du cry killer...

 -Comment ça ?

 -Je ne sais pas... J'étais dans un endroit inconnu et sombre... et j'ai entendu des voix... Puis je l'ai vu... Il pleurait et avait du sang autour de la bouche... et il y avait ces corps...

 -Calmes toi ma chérie. Ce n'était qu'un mauvais rêve. Tu es là, avec moi, alors ce ne peut être que dans ta tête...

 -Mais je l'ai vu, je te jure... Puis il s'est approché de moi... Je sens encore son souffle sur moi... Ses yeux... ses mains qui tenaient les miennes...

 -Arrête Abi, ce n'était qu'un rêve... Viens avec moi, ça va aller.

Océane serra son amie contre elle. Alors qu'Abélia s'endormait, Océane sentait encore le corps tremblant de peur de son amie. Elle ne comprenait pas comme Abélia pouvait confondre la réalité avec son rêve mais ce qu'elle a vu devait être vraiment horrible... Elle espérait que son amie retrouve son calme rapidement.

 DIMANCHE

 Les jours qui suivirent Océane, pensa que les choses s'étaient calmées même si Abélia restait méfiante et regardait souvent autour d'elle. Mais elle ne disait pas tout à son amie. Elle avait encore rêvé du Cry Killer, mais ce n'était pas comme la première fois... Elle avait l'impression que c'était vraiment un rêve mais quand bien même...

 Cette nuit-là, elle avait de nouveau fermé les yeux en ayant peur. Elle se retrouva face au Cry Killer qui semblait l'attendre avec impatience...

Il l’entraîna dans une danse torride. Abélia sentait son cœur battre de plus en plus fort. Elle ne tremblait plus de peur mais de plaisir. Elle aimait sentir ses mains sur son corps et elle sentait son désir pour lui croître de minutes en minutes. Elle trouvait que pour un tueur il avait les mains douces et chaudes. Elle ferma les yeux et se laissa bercer par la musique imaginaire.

Elle sentit le souffle de cet homme se rapprocher de ses lèvres brûlantes de désir. Elle savait qu'il allait l'embrasser mais tout à coup elle entendit quelqu'un prononcer son prénom.

-Abélia ! Abélia !

 La jeune fille refusa d'ouvrir les yeux car elle ne voulait pas se réveiller de ce rêve ardent. Mais elle ne parvenait pas à faire disparaître cette voix féminine. Elle persistait à garder les yeux fermés lorsqu'une femme apparut au milieu de la nuit.

-Abélia... cours ! Va-t-en je t'en supplie ! Tu ne dois plus t'approcher de lui... Fais-moi confiance !

Abélia ouvrit les yeux alors que le Cry Killer l'embrassait. Sans s'en rendre compte elle était en train de lui rendre son baiser mais se ressaisit vite et courut pour lui échapper.

Elle courut si vite qu'elle eut l'impression de ne pas être suivie. Elle regarda autour d'elle mais ne reconnut pas l'endroit où elle se trouvait... Ce n'était plus le paysage lugubre d'il y a un instant mais une prairie magnifique. Elle s'arrêta essoufflée.

-Où êtes-vous ? Pourquoi ai-je l'impression de vous connaître ?

 -Parce que je suis ta mère, ma chérie...

 -Ma mère ? Mais... Je ne comprends pas... Je vais me réveiller... Ce n'est pas réel...

 -Ma chérie je vais tout t'expliquer. Tu es une princesse, l'enfant de la prophétie, née d'un père vampire et d'une mère alien, moi. Tu as, comme moi, la faculté d'entrer dans les rêves des gens. C'est ce que nous sommes en train de faire en ce moment et ce que tu as fait avec le Cry Killer...

 -Je suis rentrée dans son rêve ? C'est pour cela que tout avait l'air si réel...

 -Cela n'en avait pas seulement l'air, mais ça l'était vraiment... Il ne semble pas savoir qui tu es, alors tu ne dois jamais lui dire qui tu es. Il ne doit pas savoir sinon tu risques de mourir et ni ton père, ni moi, ne nous en remettrons...

 -Mais-où êtes vous tous les deux ?

 -J'ignore où se trouve ton père et s'il a seulement pu échapper au tueur tombeur, mais moi, je suis enfermé dans la maison royale des vampires. Je ne peux malheureusement pas être auprès de toi, mais j'ai confiance en Aurélie et Hugo. Ils sauront te protéger.

 -Mais si tu es enfermé, pourquoi ne préviens-tu pas mon père pour qu'il vienne te sauver ?

 -Je suis très faible et mes pouvoirs n'agissent pas aussi bien qu'avant. Ce n'est que grâce à ta force que j'ai pu me connecter avec toi. Mais si tu te concentres assez fort, tu pourras le voir, ton père. Mais n'oublie pas que le Cry Killer a...

Saphira disparut d'un coup laissant Abélia sur sa faim... Elle venait de se réveiller tiré de son sommeil par une Océane plus qu’inquiète.

 -Enfin tu te réveilles, tu m'as fait si peur !

 -Que se passe-t-il ? Quelle heure est-il ?

 -Il n'est que huit heures mais tu hurlais si fort et tu es toute trempée de sueur. Va prendre une douche pendant que je te prépare un chocolat.

Il est vrai que la douche que prit Abélia ce matin-là lui fit un bien fou. Lorsqu'elle arriva, dans le salon, Océane lui tendit sa boisson fumante avant de prendre place à côté d'elle.

 -Vas-tu me raconter ton rêve ?

 Abélia lui raconta tout en détail et Océane l'écouta attentivement. Elle commença par sa rencontre avec le Cry Killer, puis son baiser et enfin sa mère...

-Thomas a du souci à se faire ! Il a pour concurrent un vampire tout droit sorti de tes rêves...

-Je ne trouve pas ça très drôle... Et si ce n'était pas qu'un rêve ?

-Tu devrais arrêter de vivre dans un autre monde. Dans la réalité tu as un petit ami que tout le monde rêve d'avoir et une famille aimante. Je ne vois pas pourquoi tu insistes autant sur cette histoire à dormir debout !

Abélia fut peinée par la réaction de son amie. Elle décida alors de passer la journée avec Thomas et l'appela.

Ensemble ils se rendirent sur le terrain de basket où les autres joueurs attendaient déjà. Après l'avoir embrassé, Thomas courut sur le terrain et serra la main de tout le monde.

Alors qu'Abélia laissait son regard vagabonder sur le terrain, son cœur s'arrêta de battre, son souffle se fit plus saccadé et sa respiration plus difficile. Elle ignorait pourquoi elle avait autant mal et pourquoi elle était autant effrayé, mais elle restait figée sur place comme changée en statue de pierre...

Moi c'est Thomas, mais souvent on m'appelle petit Tom... C'est du à ma petite taille, mais plus c'est petit, plus c'est mignon, non ? J'aime le basket mais je reste le plus souvent sur le banc. J'ai une santé fragile et ne peux pas faire beaucoup d'efforts. D'un côté ça m'arrange, car je suis plutôt quelqu'un de solitaire : je passe beaucoup de temps à la bibliothèque à étudier consciencieusement pour accéder à mon rêve : devenir un grand chirurgien renommé.

Eux c'est le couple le plus célèbre de l'école. Tout le monde les envies : Steve et Géraldine sont mannequin à leurs heures perdues et passent plus de temps en soirée ou devant un objectif plutôt qu'à étudier. Les personnes comme ça me font horreur : plus attaché à leur physique qu'à leur cervelle...

 Nous vivions chacun de notre côté dans l'ignorance la plus complète, enfin jusqu'à ce jour, à la bibliothèque...

 Comme à mon habitude, j'avais la tête dans mes livres lorsqu'une voix virile m’interpella.

-Thomas c'est bien ça ?

 -Tu connais mon prénom toi, le grand Steve ?

 -Oui enfin, c'est normal puisqu'on est dans la même classe, non ?

 -Que me veux-tu ?

-Comme tu as pu le remarquer, je ne suis pas très bon en cours alors si tu pouvais me donner des cours...

 Je le regardais un moment me demandant bien pourquoi il venait me voir moi, le garçon le plus impopulaire de l'école. Il n'avait pas l'air de plaisanter et semblait plutôt sérieux.

Sans attendre ma réponse, il reprit :

 -C'est parfait, on se voit ce soir chez toi

 Et il tourna les talons ne me laissant pas le temps de répondre. Non mais pour qui il se prend celui là ? Il a vraiment l'habitude d'avoir tout ce qu'il veut... De rage je rassemblais mes affaires et quittait précipitamment la bibliothèque.

 N'ayant aucune envie de me retrouver seul avec cet athlète de bas étage, j'allais voir ma meilleure amie, Aya. Je la trouvait très jolie malgré ses formes rondes et les commentaires désobligeants de la petite amie de Steve.

-Coucou princesse !

-Tiens salut toi. Que me vaut l'honneur de ta visite ?

-Je n'ai pas le droit de rendre visite à la femme de ma vie ?

-Quel beau parleur tu fais !

-Tu viens à la maison ce soir ? S'il te plaît !

-Ce soir je ne peux pas, je te l'ai déjà dit...

-Allez c'est important !

-Que peut-il y avoir de si important pour que je loupe mon cours de couture ?

-Steve doit venir à la maison...

-Tu t'es enfin décidé à lui déclarer tes sentiments ?

-Je ne vois vraiment pas de quoi tu veux parler... Moi aimer un imbécile pareil imbu de sa personne ? Mesquin et moqueur ?

Aya éclata de rire, de son rire franc que j'aime tant. Je me demande encore pourquoi elle est célibataire. Je n'ai jamais connue plus belle personne.

 -Alors c'est oui ?

-Comment je peux te refuser quoique ce soit ?

Aya est adorable et sa présence va beaucoup m'aider... Mais quelle idée! Moi amoureux de Steve ? C'est impensable, pourtant, ce petit cri de joie que je contiens depuis tout à l'heure me prouve le contraire.

Aya a promis de me rejoindre plus tard alors je range vite la maison. Elle est un peu vide depuis que mes parents sont morts dans un accident de la route il y a seulement deux ans. Je vis normalement avec ma grande sœur mais elle n'est presque jamais là. Elle m'envoit de l'argent tous les mois pour toutes mes dépenses.

 Aya arriva la première sur les coups de 18h mais aucune nouvelle de Steve... Quel bêta j'ai pu être de croire que le garçon le plus demandé allait débarquer chez moi. Il s'est bien moqué de moi ! Impossible pour moi de me concentrer sur mes devoirs. Je n'avais de cesse de fixer la porte d'entrée comme si cela allait le faire arriver.

-C'est mort, il n'y a plus aucune chance qu'il ne vienne, soupirais-je.

-Pour quelqu'un qui se fou de lui, je te trouve plutôt touché par son absence.

-Tu as peut être raison... J’espérais sincèrement qu'il vienne.

 J'avais à peine finit de parler que quelqu'un sonnait à la porte d'entrée. Il était bientôt 21h ! J'ouvris la porte et le découvrit, là torse nue...

-Tu ne crois pas qu'il est un peu tard pour arriver ?

-Je suis désolé, mais ma séance photos a duré un peu plus longtemps.

-Et le téléphone tu connais ? M'emportais-je.

-Le téléphone oui, mais pas ton numéro.... Je suis désolé, mais il fait un peu froid... Je peux peut-être entrer ?

 Je le laissais passer encore gêné.

 -D'ailleurs tu peux m'expliquer ce que tu fais dans cette tenue devant chez moi ?

-Oh ça, c'est une séance photo qui a mal tourné. Je peux emprunter ta douche s'il te plaît ?

 Non mais il se prend pour qui lui ? Il arrive à pas d'heure et il demande à utiliser ma douche !

 -Oui vas-y.

 Aya profita que Steve soit sous la douche pour trouver une excuse bidon et partir. Elle me laisse seule avec lui ! Mais le monde est contre moi ! Et voilà maintenant que l'autre s'égosille à m'appeler. Je fais irruption dans la pièce en criant.

 -Non mais je ne suis pas sourd quand....

Mais je ne peux finir ma phrase. Je devins rouge des pieds à la tête : je me retrouve face à face avec Steve tout nu dans le bain...

 -Non mais ça va pas ? Tu ne pourrais pas avoir au moins un peu de pudeur ?

-Tu ne vas pas jouer au garçon prude ? Tu en as vu d'autres quand même !

-Oui mais c'est pas une raison. Tiens prends cette serviette au moins !

 Je sors à toute vitesse pour aller calmer mes envies. Mais impossible de les faire taire. Mon cerveau marche à cent à l'heure et je m'imagine une scène torride avec lui...

Mais qu'est ce qui me prend ? J'ai intérêt à me ressaisir si je ne veux pas qu'il se doute de quelque chose. Allez cou... JE fus interrompu dans mes pensées par une main qui se posait sur mon épaule. Je me retournais et poussait un cri strident !

-Ne crie pas si fort tu vas me rendre sourd ! Protesta Steve.

 -Encore à poil ?

 -Je ne suis pas à poil, j'ai quand même une serviette !

 -Ce n'est pas la question ! Protestais-je avec véhémence. Tu comptes rester dans cette tenue encore longtemps ?

 -Ben mes vêtements sont encore trempé donc soit je reste ainsi soit tu me files des vêtements...

 -Bon très bien, vas te servir dans mon placard, soupirais-je.

 Il était maintenant près de 22h et nous n'avions toujours pas commencé à bosser. Je me demandais bien à quelle heure il allait rentrer chez lui lorsqu'il apparu, changé.

-Comme ça c'est mieux ? Me demanda-t-il. Tu n'es pas grand quand même, je me sens serré dans tes vêtements. Et puis il faudrait que tu te muscles un peu plus.

 -Non mais moi je t'ai rien demandé, surtout pas des compliments répondis-je ironiquement.

 -Ça va, ne fais pas cette tête. Enlève moi ça que je regarde comment tu es bâtis...

-Non mais ça va pas ! Je suis très bien comme je suis et ne compte pas changer. On s'y met ? Il est déjà tard...

 -Justement, je n'ai plus envie de travailler, dit Steve en s'écroulant sur le canapé. Et si on jouait à la console ?

 Sans demander mon avis, il s'empara de la manette et commença une partie. En soupirant, je décidais de le laisser jouer pendant que j'allais prendre une douche pour me remettre les idées en places. Ce ne fut pas long mais à mon retour je fus témoin d'une scène plutôt attendrissante.

Steve n'avait pas tenu le coup et s'était endormi sur le canapé. J'étais tiraillé entre l'envie de le réveiller et celui de le laisser dormir. Je penchais pour la seconde et alla me coucher.

Cela me paru faire une éternité lorsque Steve entra dans ma chambre alors que je dormais profondément. Il était accompagné de Géraldine. Il avait l'air plutôt gêné et je me demandais bien ce qu'il pouvait me vouloir à deux heures du matin.

Je finis par me réveiller pas vraiment certain d'avoir compris la question que me posait Steve.

 -Tu peux répéter s'il te plaît ?

 -J'ai demandé à Géraldine de me rejoindre et on aimerait dormir dans ta chambre, alors tu pourrais nous 

la laisser ?

 -Ma chambre ? Mais vous n'avez pas de maison ?

 -Allez, sois sympa, dit Géraldine. Tu vois, nos parents ne sont pas vraiment d'accord pour que l'on dorme

ensemble et tes parents à toi ont plutôt l'air cool alors...

 J'étais complètement abasourdie par cette demande. J'étais tellement fatigué que je ne cherchais pas à en

comprendre davantage et me leva pour aller dormir dans le canapé.

Toute la nuit je n'ai fait qu'entendre des cris et des rires. Ne me demandez pas ce qu'ils faisaient dans ma

chambre... Ça m'a tout l'air d'être très explicite... J'en avais tellement mal... Mais quelle idée d'avoir des

sentiments pour un hétéro...

Je n'ai pas réussi à fermer l’œil de la nuit et je peux vous affirmer qu'eux non plus. La journée va être

longue !

Ne voulant pas revivre une nouvelle nuit comme la précédente, je décidais de passer la soirée avec Aya.

J'avais en effet peur que Steve revienne pour étudier...

 -Alors ta soirée avec le beau Steve ?

-Affreuse. Il a passé son temps à moitié nu et tu ne sais pas le pire...

-Non mais j'ai hâte...

 -Il s'est endormi devant son jeu alors je suis allée me coucher. À 2h du matin il est entré dans ma

chambre avec Géraldine...

 -Qu'est-ce qu'elle faisait là celle-là ?

 -Figure-toi qu'ils étaient en manque tous les deux et qu'ils avaient besoin d'un lit pour assouvir leurs

désirs ! Toute la nuit !

-Oh mon pauvre, tu as dû déguster. Et tu m'expliques pourquoi tu squattes chez moi ?

 -Steve veut que l'on se voit tous les soirs après l'école pour que je l'aide à réviser. Je n'ai pas encore envie

de me taper leur révision nocturne...

 -Tu ne vas pas le fuir éternellement ! Il faut prendre sur toi. Si tu es persuadé que tu n'as aucune chance

avec lui, cherche quelqu’un d'autre.

 -Tu es marrante toi, mais ça ne se commande pas !

 -C'est sur que si tu restes enfermé chez toi , ou chez moi, tu ne risques pas de trouver quelqu'un.

 -Tout allait très bien avant qu'il ne vienne me parler ! Pourquoi a-t-il fallu que ça arrive ?

Il était près de 21h quand je me décidais à rentrer chez moi. Et ce que je craignais était en train de se

passer. Je découvris Steve adossé au mur à côté de ma porte, l'air assez mécontent.

 -Où étais-tu passé ? Ça fait près de 4h que je t'attends.

 -Tu aurais dû rentrer chez toi.

A la vitesse de l'éclair, il s'approcha de moi et me plaqua contre le mur. De voir son corps massif et

musclé si près de moi rendit mon corps complètement fou.

-Pour qui te prends-tu pour me faire attendre aussi longtemps ? Dois-je te rappeler qui je suis ?

J'avais beau avoir la bave, imaginaire bien entendu, qui coulait et mon cœur qui battait à s'en décrocher,

je ne pouvais pas le laisser violer ma zone de confort et surtout le laisser me parler ainsi. Je le repoussais

alors.

 -Pas besoin que tu me le dises, je ne risque pas de l'oublier. Mais je refuse de vivre encore une fois la

même nuit !

 -Oh c'est ça qui t'a dérangé? Ne te fais pas de soucis, Géraldine ne viendra pas cette nuit.

 -Pourquoi ? Tu comptes encore rester dormir ?

 -Tu as le tout dernier Simobolie alors oui je comptais jouer toute la nuit. Bon tu ouvres la porte que je

puisse commencer à jouer. Oh et puis je meurs de faim alors si tu pouvais me faire un plat de pâte ce

serait parfait !

Sans attendre ma réponse, il essaya de s'emparer des clés dans ma poche effleurant au passage mon

entrejambe. Immédiatement je me reculais de peur qu'il ne sente quelque chose qu'il ne devrait pas.

-C'est bon je vais l'ouvrir alors laisse-moi passer.

J'avais décidé de capituler. Après tout, il m'avait dit que Géraldine n'allait pas venir, alors j'allais pouvoir

profiter de lui toute la soirée... J'en frémissais d'avance et étais même prêt à pallier à tous ses désirs.

J'étais en train de m'occuper du repas tout à mon bonheur de me retrouver seul avec lui quand quelqu'un

sonna à la porte. Il était bien tard pour une visite. Alors que je m'apprêtais à aller ouvrir, Steve me

devança.

-Bouge pas, c'est pour moi !

Bouge pas c'est pour moi ? Mais que veut-t-il dire ? Il ne manque pas de culot celui-ci ! Je compris vite

ce qu'il voulait dire lorsque je le vis revenir portant une magnifique jeune femme brune. J'en restais sans

voix.

-Finalement je ne vais pas manger, sourit-il. Nous montons nous coucher dans la chambre.

Et il partit en courant. J'étais complètement sidéré et me demandais ce que je pouvais bien trouver à cet

égocentrique impoli. J'étais bon pour passer une nouvelle nuit blanche. Mais comment avais-je été aussi

bête ! Et j'ignorais qu'il avait rompu avec Géraldine...

 Comme c'était à prévoir je ne dormis pas beaucoup. Ses conquêtes n'étaient pas vraiment discrètes... Je

décidais de me servir un café histoire de me réveiller lorsque Steve apparut en caleçon devant moi. Je

détournais immédiatement les yeux. Son corps musclé me faisait autant d’effets même à moitié endormi.

 -Merci encore pour cette nuit, mais j'ai encore un service à te demander.

Au point où j'en suis, je ne suis plus à ça près.

-Qu'est-ce que tu veux ?

 -Si tu pouvais ne rien dire à Géraldine... Elle me ferait une scène !

 -Vous n'êtes pas séparés ?

 -Sûrement pas ! Après tout Géraldine est la femme de ma vie, mais j'ai des besoins...

-Je ne veux rien savoir, coupais-je. Si tu ne veux pas être en retard au lycée il va falloir aller t'habiller.

 -Non je compte rester là ce matin car à midi j'ai une séance photos. Ne te fais pas de soucis, je fermerais

la porte. D'ailleurs ce serait sympa de me donner un double de tes clés.

 -Je n'ai pas très bien compris... Tu veux les clés de chez moi ?

-Tu vois que tu as bien compris, dit-il en embrassant sa conquête qui venait d'arriver.

-Il est hors de...

-Tu n'as qu'as les poser sur la table, me coupa-t-il tout en repartant dans la chambre avec la jeune fille.

Non mais il ne va pas bien ? Comment ai-je fait pour tomber amoureux d'un type pareil ? Je ne me sentais

pas le courage de débouler dans la chambre pendant leur débat amoureux alors je décidais de laisser

passer, pour cette fois. Je lui laissais quand même un mot lui ordonnant de laisser le double dans la boîte

aux lettres en partant ce qu'il fit.

Cette fois j'étais bien décidé à ne pas me laisser avoir et je ne rentrais chez moi que très tard. Steve avait

dû abandonner et il en fut de même les jours qui suivirent. Ce qui aidait beaucoup c'est qu'il était absent

de l'école et ne pouvait dons pas me poser des questions. Je redoutais un peu sa réaction et j'avais raison...

 Cela faisait maintenant deux semaines que je ne l'avais pas vu et que j'avais repris possession de ma

maison lorsque l'on sonna à la porte. On était samedi soir. C'était Steve avec ses amis les bras chargés de

nourritures.

-Qu'est-ce que vous faites-là ? Dis-je étonné par tout ce remue ménage.

-Steve nous a dit que tu étais d'accord pour que nous organisions une petite fête chez toi, répondit Pierre.

-Steve a osé dire ça ? Mais il en est hors de question ! Partez tous de chez moi !

 Profitant que Steve soit déjà dans la maison, Pierre me plaqua contre le mur et commença à promener sa

main sur mon corps tout tremblant de rage et de honte.

-Tu ne voudrais pas que Steve apprenne par mégarde ton homosexualité...

Je me mordis les lèvres ne voulant rien laisser paraître mais il continuait son petit jeu malsain et

humiliant. J'étais complètement coincé et étais bien trop faible pour riposter.

-Fais attention à toi où tu pourrais y prendre du plaisir. Bon si tu n'y vois plus d'inconvénients, on va

entrer et commencer à faire la fête. Tu peux aller voir ailleurs si tu n'aimes pas ça.

 Non mais pour qui il se prend ! C'est pas comme si j'avais caché mon homosexualité à Steve, mais

j'ignore pourquoi il est le seul à ne pas le savoir... Même sa copine, enfin Géraldine, est au courant. Mais

en y pensant, si jamais il le savait, il risquerait de ne plus vouloir passer du temps avec moi... Je sais à

quel point l’homosexualité est taboue et fait peur à beaucoup de personnes.

 Mais Pierre a quand même dépassé les bornes... Il a une force incroyable et je ne pouvais plus bouger...

Alors que j'entrais dans ma maison, qui, au passage, n'avait plus rien à voir avec ma maison, je

remarquais Steve enlacé avec une jeune fille rousse. Un vrai coureur de jupons celui-là.

 Ne voulant pas me mêler à leur semblant de soirée, je décidais de m'isoler dans ma chambre. Je n'y étais

pas depuis plus d'une heure lorsque Steve déboula avec sa nouvelle conquête.

-Tu veux bien nous laisser ? Je voudrais parler à mon ami.

La jeune femme alla se rafraîchir dans la salle de bain nous laissant seuls, Steve et moi.

-A quoi tu joues ? Demandais-je énervé.

-Je suis désolé, j'aurai dû te prévenir. Mais tu vois, mes parents sont assez sévères et ne voulaient pas que

je fasse une fête. Alors comme toi et moi sommes amis, j'ai pensé que tu serais d'accord pour que je la fasse ici.

-Tu aurais dû me demander avant et ne pas me mettre devant le fait accompli.

 -Ce n'est qu'une fête !

 -Et c'est qui cette fille ? Tu comptes ramener toutes tes conquêtes chez moi ? Tu as pensé à Géraldine ?

Il s'allongea sur mon lit le regard pensif.

-Ne te fais pas d'idées, j'aime Géraldine, sincèrement. Mais je ressens comme un manque. J'ignore d'où il

vient alors je suis décidé à trouver.

 -Alors tu penses que c'est en couchant à droite et à gauche que tu vas trouver ce qui te manque ?

La jeune femme réapparut dans une tenue plus qu’aguicheuse. Me sentant de trop, je me décidais à sortir.

Alors que j'ouvrais la porte, Géraldine apparu. Elle jeta un regard noir à son petit ami.

-Qui c'est elle ? S'emporta-t-elle.

Steve ne savait plus quoi dire, enfin c'est ce que je pensais avant qu'il ne reprenne la parole.

-Oh c'est la petite amie de Thomas.

 Je lui lançais un regard étonné mais Géraldine ne montra rien. Elle s'avança vers Steve et lui mit une

gifle.

 -Tu me prends pour une imbécile, c'est ça ? Tu me déçois tellement ! Je ne veux plus jamais te revoir !

 -Mais je ne comprends pas pourquoi tu dis ça ! Explique-moi !

-Tu demanderas à ton nouveau meilleur ami de t'expliquer. Je pense qu'il a des choses à te dire...

Mais dans quoi me suis-je lancé moi ? Je n'avais rien demandé et me voilà au centre d'une dispute

amoureuse, bien malgré moi. Géraldine s'approcha alors de moi et fulmina.

-Toi, tu ne perds rien pour attendre ! Non seulement tu te l'accapare tous les soirs mais tu lui prêtes ta

maison et ton lit pour qu'il me trompe. Tout est de ta faute et je jure que tu vas me le payer. Tu ne sais pas

à qui tu t'es attaqué...

 -Mais je n'ai rien...

Elle partit en claquant la porte. La jeune femme rousse la suivit sur les ordres de Steve. Ce dernier, avant

de rattraper Géraldine, voulait savoir pourquoi elle m'en voulait autant.

-Qu'as-tu à me dire ?

 -Rien... Enfin...

 -Ne me mens pas s'il te plaît...

 Pierre qui écoutait aux portes, décida que le moment était venu de se mêler à la conversation à mon plus

grand désespoir.

-Il est gay.

 Je rougis et ne savais plus où me mettre. Je voulais me cacher dans un petit trou, mais Pierre bloquait la

porte empêchant toute fuite.

-Ton nouveau meilleur ami est un homo ! Il s'était bien gardé de te le dire ! Je suis certain qu'il avait une

idée derrière la tête.

 -C'est faux ! M'écriais-je. Après tout, je n'ai rien demandé ! C'est Steve qui est venu vers moi...

Ce dernier resta silencieux tout en s'approchant de moi.

ADELINE, L'ARBOUSIER, QUARTIER AU BORD DE L'EAU, WILLOW CREEK

Me voici enfin chez moi. Cette maison j'en ai rêvé mais dans aucun de mes rêves elle était aussi belle.

Sim Debo a vraiment fait un travail magnifique. C'est une petite maison très bien pour une personne seule

ou un couple mais si je venais à vouloir fonder une famille, je me verrais dans l'obligation de déménager.

Alors que j'étais tranquillement entrain de chatter avec des prétendants, merci Élodie, je reçu un message

qui m'a fait sauter de joie : c'est mon petit frère qui m'annonce son mariage et il voudrait me présenter à

sa femme.

Je mis du temps à choisir ma tenue car cela faisait si longtemps que je n'avais pas vu mon frère. Il était parti à l'âge de 10 ans vivre avec une tante éloignée à l'étranger. Et depuis on ne s'était plus revus. J'ai vraiment hâte de le revoir !

Nous avons passé une super journée et j'ai pu connaître ma belle sœur. J'étais vraiment heureuse de voir

que Maxence avait trouvé le bonheur. Nous nous sommes promis de nous revoir très vite pour se faire un

petit resto. Élodie est, bien entendue invité.

 Aujourd'hui, je dois retrouver mon groupe d'écriture. Avec ma nouvelle vie qui vient de commencer, je

n'ai pas eu beaucoup de temps à leur accorder. Cela fait plusieurs mois que je n'ai pas vu, Nathalie, Pan et

Tiphaine. Oui ça fait maintenant presque quatre mois que je vis dans ma petite maison, sans avoir trouvé

de prince charmant. Faut croire que ce genre de chose n'est pas pour moi...

Lorsque j'arrivais je remarquais tout de suite l'absence de Pan et que quelque chose avait changé. Tiphaine était enceinte.

 -Où est Pan ? Demandais-je inquiète. J'espère qu'il ne lui arrive rien de grave...

 -Elle est enceinte et se sentait trop fatiguée pour venir, répondit Tiphaine

 -J'espère que ce n'est pas très grave ! ET toi aussi Tiphaine, tu es enceinte, non ? Tu aurais du me le dire !

-Elles l'ont fait lors de notre dernière réunion, intervint Nathalie, mais comme cela fait longtemps que tu n'y viens plus...

 -Oui je suis désolée, mais j'ai été assez prise ces derniers temps.

 -Et dis moi, as-tu enfin trouvé l'amour ? S'enquit Tiphaine.

-Non pas encore, dis-je avec une moue.

 -Je pense que tu viens de le trouver, sourit-elle en me désignant quelqu'un derrière moi.

Je me retournait et vit un jeune homme plutôt séduisant qui regardait avec insistance dans notre direction.

Je rougis.

 -Mais non, vous vous faites des idées les filles. Qui vous dit que ce n'est pas l'une de vous qui lui a tapé

dans l’œil ?

 -On va le savoir rapidement, dit Nathalie en souriant.

 -Que font trois belles femmes seules dans ce bar ?

 -On étanche notre soif, répondit Tiphaine du tac au tac.

 -Permettez moi alors de vous en offrir un...

 -Non c'est bon pour moi, annonçais-je ne me levant. Je dois y aller. Je vous appelle bientôt !

Sans leur laisser le temps de répondre je partis à toute vitesse. J'étais bien trop gêné... C'est mal partis

pour trouver chaussure à mon pied...

 Cela fait maintenant quelques jours que je n'ai pas de nouvelles d’Élodie. Je décide d'aller la voir.

Comme à mon habitude, j'entre chez elle sans frapper et je suis attristé par le spectacle que je vois.

Élodie est assise à même le sol, toute tremblante et les larmes coulant de ses yeux. Je m'en veux de l'avoir laissé autant de temps seule....

ELODIE, LE POMMIER, QUARTIER AU BORD DE L'EAU, WILLOW CREEK

Adeline arriva alors que je n'étais pas au mieux de ma forme. Elle découvrit un côté de moi que je refuse

de montrer... Mon côté faible et je ne veux pas qu'elle s’inquiète plus qu'elle ne le devrait...

Adeline me prit dans ses bras et attendit patiemment que je me sente assez bien pour lui parler. Je ne sais

plus trop, mais nous sommes resté un moment dans cette position quand enfin je lui demandais de me

suivre jusqu'au salon.

Adeline est adorable. Elle ne dit rien et attend que je sois prête à parler.

-J'ai un cancer...

-Je serai là pour toi, je te le promets. Tu vas avoir des séances de chimio ?

 -Aucune idée. Pour le moment je dois prendre rendez-vous avec l'oncologue Eden Simette pour être

certaine que c'est bien un cancer.

 -Et y a-t-il un remède pour ton cancer ?

 -Malheureusement pas encore...

Adeline se leva d'un bond manquant de me faire tomber.

-Pourquoi tant de fougue tout à coup ?

 -Je sais ce que je veux faire !

 -Mais encore ? Sois plus précise si tu veux que j'arrive à te suivre...

 -Je vais me lancer dans la carrière scientifique et trouver un remède contre ce foutu cancer qui menace la

vie de ma meilleure amie !

Je restais sans voix devant cette décision qui m'allait droit au cœur.

-Viens te rasseoir. Tu es adorable et je te remercie beaucoup pour cette attention. Mais j'aimerais que tu

fasses un métier qui te plaise à toi...

 -Oh ne te fais pas de soucis. La carrière scientifique me plaît beaucoup !

-Tu es sûre ?

 -Oui, c'est promis. Bon je file pour voir s'il reste un poste pour moi

Je regardais Adeline partir joyeusement. Elle avait réussie à me faire sourire. Elle ira loin j'en suis

certaine.

Me voici devant l'hôpital où je dois rencontrer mon oncologue. Florence, mon médecin a réussi à

m'obtenir un rendez-vous pour aujourd'hui vendredi. J'avoue que je ne suis pas sereine mais peu importe

le résultat, je me battrais pour m'en sortir.

Je rentrais chez moi et alla m'effondrer sur mon lit où la fatigue l'emporta.

FLORENCE, LE POIRIER, QUARTIER DE LA FONTAINE, WILLOW CREEK

Moi c'est Florence Marty. Mon rêve ? Je l'ai réalisé, enfin je suis en train. J'ai toujours rêvé d'être docteur et bien je le suis ! Je viens d'ouvrir un cabinet mais je continue mes gardes à l'hôpital. Comme je veux fonder une famille, je dois mettre des sous de côté pour être tranquille.

Et voilà la maison où j'habite. Elle est assez grande pour accueillir mon futur mari et futurs enfants. J'ai moi-même dessiné les plans et donné les directives pour la construire. Et j'en suis plus que fier.

 J'ai enfin eu ma première cliente aujourd'hui ! Je commence enfin à me faire un nom... Je parle un peu vite, mais je suis tellement contente !!!

 La pauvre fille est venue me voir pour une boule au-dessous du sein... Je crains que cela ne soit un cancer alors je vais en parler à ma collègue, Eden, qui est une grande oncologue.

Et voilà une bonne chose de faite. Sans attendre, je prends contact avec Élodie pour lui annoncer la nouvelle..

 Ça y est, j'ai trouvé l'homme de ma vie lors d'un jogging matinal. Cela fait maintenant plusieurs mois que nous sortons ensemble, et je suis même complètement sous son charme.

L'homme de ma vie s'appelle Gabriel Perrin. Il est vraiment gentil et attentionné, l'homme idéal quoi ! Il ne me laisse jamais tout faire et est toujours prêt à me filer la main.

Avec un bébé en cours, il a toujours peur que je me sente mal. Il est toujours à vouloir sentir le bébé bouger. Il en est déjà fou.

Et voilà, je vous présente notre fille, le fruit de notre amour. Elle est vraiment magnifique. Nous avons décidé de l'appeler Elysia. Nous sommes des parents comblés.

Alors que je me reposais entre deux biberons, je reçus un appel urgent de l'hôpital. Je devais m'y rendre le plus vite possible...