-Tu me dégoûtes. Ne t'approche plus jamais de moi. Je ne suis pas comme toi moi et je déteste tous ceux

qui sont comme toi. Viens Pierre, mettons fin à la fête et tirons-nous d'ici.

Ce ne fut pas long avant que la maison ne retrouve son calme. J’étais toujours par terre, étourdi par les dernières paroles de Steve.Mais qu'avais-je pu faire de travers pour que ma vie tourne ainsi ? Je n'ai pas honte de mon orientation sexuelle mais je savais qu'il allait réagir ainsi s'il venait à être au courant. Qu'est ce qui est pire : être ignoré par l'être aimé ? Ou être détesté par lui ?

Les jours qui suivirent, je rentrais chez moi dans l'espoir de voir Steve assis devant ma porte, mais rien. Ma maison paraissait tellement vide... Je m'étais habitués aux vas et vient...

A l'école, ça ne se passait pas très bien. Quelqu’un faisait courir le bruit que j'étais un homme facile et que j'adorais le sexe. Je passais mon temps à repousser et éviter tous les garçons. Mon numéro de téléphone avait même été affiché dans les endroits les plus stratégiques de la ville. Je ne faisais que recevoir des appels à toute heure du jour comme de la nuit. Au début, je décrochais, mais c'était toujours les mêmes proposition de plan cul et puis un jour les menaces arrivèrent.

 J'en suis même arrivé à ne plus aller en cours tellement j'avais peur. Je resté enfermé chez moi ne sortant que lorsque j'y étais obligé. Je n'avais pas revu Steve depuis cette journée cauchemardesque... Inquiète, Aya finit par venir me voir.

-Ben alors, qu'est-ce qui t'arrive ?

Je lui racontais tout en détail : de la soirée chez moi aux menaces que je recevais en passant par les brimades dont j'étais l'objet au lycée. Même le regard plein de haine et de dégoût de Steve fut décrit sous toutes ses formes.

-Ma vie est un désastre ! Même dans la rue des gens s'amusent à me faire peur en me suivant !

 -Vu les amis qu'il fréquentait, ce n'était pas un garçon pour toi. Il va quand même falloir que tu retourne un jour au lycée...

 -Avec mes excellents résultats scolaire, je comptais continuer à étudier de chez moi...Tu y arrives bien toi.

 -Je n'ai pas le choix, soupira Aya. MA maladie fait que je suis trop faible pour supporter une journée entière de cours... Mais toi tu es assez fort pour ça.

 -Non, je t'assure. Je n'ai plus la force d'affronter le regard des autres.

 -Et depuis quand tu t'en préoccupe ?

 -Depuis que celui de Steve me donne des cauchemars...

Aya se leva alors et se prépara à partir.

-Je sais ce qu'il te faut : rencontrer quelqu'un d'autre. Je vais te créer un profil sur Simsavie et fais moi confiance, je vais te trouver la perle rare !

Les jours passèrent... Le temps paraissait si long ! Steve me manquait énormément et je tournais en rond me rappelant les débuts... Les débuts de quoi au juste ? En y repensant, tout cela me parait bien étrange. Certes, je suis le garçon le plus intelligent de la classe, mais les mecs comme Steve ne se sont jamais intéressé à des intello comme moi... Pourquoi alors être venu me voir moi ?

 N'en pouvant plus de rester enfermé et un mois s'était écoulé sans que je ne remette les pieds au lycée, je décidais d'y retourner. J'avais changé de numéro de téléphone. De toutes façons, il n'y avait aucune chance que Steve me rappel un jour...

 Les choses semblaient s'être calmé. Plus personne n'essayait de m'embrasser ou de me faire pire. Je marchais quand même en regardant autour de moi prêt à n'importe quelles éventualités.

Alors que je m'approchais de notre salle de classe, je le vis, il était là. Dés que ses yeux se posèrent sur moi, son sourire disparu et il détourna immédiatement les yeux. Mon cœur se brisa à nouveau.

A l'heure du repas, j'eus un message d'Aya : ça y est, je viens de trouver chaussures à ton pied. Viens chez moi dés que tu peux. Bisous beau gosse.

 Je souris. J'avais vraiment une amie formidable en qui je pouvais avoir confiance. Je commençais à tirer un trait sur Steve. Après tout Aya avait raison : vu sa réaction ce n'était pas quelqu'un de bien. Il faut que je l'oublie et quel est le meilleur moyen ? Tomber amoureux d'un autre garçon...

 Des la fin des cours, je courrais chez Aya qui s'empressa de m'ouvrir.

-Alors ? C'est qui ?

 -Ce n'est pas un garçon que j'ai trouvé sur Simsavie. Pour tout te dire, tu as eu beaucoup de succès mais rien de sérieux, enfin qui vaille la peine de te déranger.

 -Alors tu me l'as déniché où cette perle rare ?

 -C'est le meilleur ami de l'une de mes vieilles copines. Nous vous avons organisé un rendez-vous.

 -Quand ?

 -Vendredi soir

Rendez-vous était donc pris avec Aya pour le lendemain après mes cours pour aller faire des achats.

Vendredi, enfin. La journée commença bizarrement, mais rien ne pouvait me rendre malheureux. Steve c'était finit. Je pensais maintenant à David...

-Alors comme ça tu es à la recherche de quelqu'un...

Cette voix je la connaissais trop bien pour en avoir rêvé des jours durant. Je n'osais lever les yeux sur Steve de peur que mon désir pour lui ne se réveille.

-Je ne vois pas pourquoi tu lui parles, dit Pierre. Viens Steve, laissons le, il ne mérite pas ton...

 -Stop Pierre. Il ne m'a peut être rien dit, mais toi aussi tu étais au courant et tu t'es bien gardé de m'en parler. Tu es aussi coupable que lui, peut être même plus.

 -Excusez moi mais je dois partir...

 -Attends, on doit parler, dit Steve me retenant par le bras.

 -Je n'ai pas le temps

Je me dégageais et partis en courant. Mais Steve me rattrapa juste avant que je n'ouvre la porte

Je ne sais pas ce qu'il me voulait mais le regard noir de Pierre ne me disait rien et je n'avais aucune envie d'attendre pour le savoir. Je ne devais penser qu'à David et oublier Steve. Mais de le sentir si proche de moi, collé contre moi... Je ne pensais pas pouvoir tenir longtemps ainsi. Je me dégageais sans grande difficultés et je filais chez moi. Je devais me rafraîchir avant de me rendre à mon rendez-vous.

 Il était là, à la terrasse d'un café. Il était vraiment beau, Aya ne m'avait pas menti.

-David ?

 -Bonjour. Tu dois être Thomas ? Je t'attendais.

 -Pas depuis longtemps j'espère ?

 -Non non ne t’inquiètes pas. Je suis content de faire enfin ta rencontre.

Je m'installais à côté de lui et nous discutâmes. C'était vraiment agréable de passer du temps avec lui et j'avoue qu'il me plaisait bien. On allait se lever pour aller manger au resto lorsque je vis Pierre et Steve arriver. A mon regard, David comprit tout de suite que quelque chose n'allait pas.

-C'est là que tu te cachais, dit Steve ignorant complètement mon rencard. Viens, j'ai à te parler.

Je ne voulais pas... Je sentais encore son poing sur mon visage et je n'avais vraiment pas envie de revivre cette humiliation. Il m'avait attrapé les poignets et me tirait à lui. Je lançais un regard de détresse à David qui compris tout de suite.

-Désolé, mais il est à moi pour la soirée. Attends ton tour.

-Toi je ne t'ai rien demandé, coupa Steve. Thomas viens, on doit parler.

Mais comment me sortir de ce guet-apens  ? Je n'avais vraiment pas le courage d'affronter Steve alors une seule idée traversa mon esprit. Je pris mon courage à deux mains et embrassa langoureusement David sous le regard perplexe de Steve.

-Laisse tomber Steve, dit soudain Pierre. Il n'est pas en état de t'écouter. Tu retenteras plus tard.

Steve du se résigner et suivit son meilleur ami non sans me lancer un dernier regard.

-Et bien tu es un rapide, sourit David.

-Oh je suis désolé, bredouillais-je. Je n'avais pas prévu de... Enfin il est arrivé et... Enfin, tu...

David éclata de rire ce qui dissipa mon malaise.

-On est bien d'accord ? On oublie ce qui vient de se passer ?

-Non je ne suis pas d'accord, affirma-t-il. Ce baiser était bien trop bon pour que je l'oublie...

Je le regardais médusé ne sachant pas s'il était vraiment sérieux. Il sentit mon hésitation et comme réponse il m'embrassa avec passion. Je le laissais faire tout en pensant à ce que pouvait bien me vouloir Steve. Je passais la soirée avec lui au karaoké ou je le laissais m’entraîner dans une chanson. Ce fut une excellente soirée que nous nous promîmes de recommencer.

Cela m'était de plus en plus difficile d'échapper à Steve qui devenait de plus en plus insistant à mon égard. Il lui fallut un mois pour me convaincre de l'écouter. Il m'avait donné rendez-vous au parc d'Oasis Springs le soir vers 22h. Alors que j'étais presque arrivé, Pierre me bloqua le chemin.

Il me lança un coup de poing qui me fit tomber par terre. Puis, sans attendre que je me relève, il s'assit sur moi.

-Où comptes-tu te rendre ?

-Mais qu'est-ce qui te prends ? Laisse moi partir.

 -On va faire un deal : si tu arrives à te relever, je te laisserai partir, sinon, tu ne t'approcheras plus jamais de lui.

 -Il est assez grand pour décider par lui même. Il veut me parler alors je vais aller l'écouter alors dégage !

Il se pencha sur moi et me regarda les yeux pleins de rage.

-Il est à moi et personne ne me le prendra...

 -Tu es gay toi aussi ?

 -Si tu le répète à quelqu'un je...

 -A qui veux tu que je le dise ? Cela ne t'a pas échappé que j'étais déjà en couple ?

Il desserra son étreinte et j'en profitais pour me relever.

-Je lui ai promis d'être au rendez-vous alors je vais y aller et tu n'y changeras rien.

Je commençais à m'éloigner quand je sentis quelqu'un rattraper par derrière et me coller contre le mur. Puis sa main commença à se promener sur mon corps pour s'arrêter sur mes parties intimes.

-Qu'est-ce que tu fais, murmurais-je. Lâche moi tout de suite...

-Ou quoi ? Tu comptes me faire quoi exactement ?

Il se mit à rire d'une façon perverse tout en faisant ce qu'il avait à faire. Je ne pouvais rien faire face à ce tas de muscles remplis de haine. Je fermais les yeux espérant que tout ça s'arrête rapidement

Je ne sais pas combien ma torture a durée, mais ça m'a semblé durer une éternité. J'avais tellement mal... Il me laissa allongé sur le sol, souillé, violé et recroquevillé sur moi. Je ne pouvais pas faire un mouvement.

-C'est de la part de Steve et ses amis. Laisse le tranquille que tout le monde puisse retrouver sa vie d'avant. Tu es une merde et jamais il ne pourra s'intéresser à toi. Il est temps d'ouvrir les yeux. Tu...

A ce moment, j'entendis un bruit de bagarre, mais j'étais tellement mal que je n'osais pas ouvrir les yeux.

-Mais qu'est-ce qu'il t'a fait mon pauvre... Ne te fais pas de soucis, je t’amène à l'hôpital...

Mon nom est Jade Lumia et je viens de quitter la maison familiale, sans argent, sans travail et sans amis... J'erre donc dans les rues de Windenburg dans l'espoir de trouver des restes à avaler ou des objets à revendre.

Le soir, j'ai pris l'habitude de m'asseoir à l’abri des regards et de compter ma recette de la journée, mais c'est toujours le même constat : je suis loin d'avoir assez pour me prendre un logement ou ne serait-ce qu'un repas décent...

Serais-je condamnée à errer toute ma vie ? C'est ce que je commence à croire, enfin, jusqu'à aujourd'hui où une lueur d'espoir est apparue. Alors que je cherchais, comme à mon habitude, des objets à revendre, je suis tombée sur une annonce assez étrange :

Cette maison vous fait rêver ? Jouez le jeu et elle sera à vous... Rendez-vous Dimanche à huit heures sur la place du marché à Windenburg ! Et n'oubliez pas : Un jeu pour la vie !

C'est vrai que c'est tentant. La maison, ou plutôt la villa, est magnifique et je me vois déjà y vivre... Mais je n'arrive toujours pas à faire le lien entre un jeu et la possession de cette villa... Mais de quel jeu s'agit-il d'abord ?

Après y avoir réfléchi un long moment, je décide de retourner à mes occupations journalières car après tout, je vais bientôt être adulte et je n'ai même pas de quoi acheter un gâteau pour faire un semblant de fête... Ou des amis avec qui partager cette journée spéciale... Mais au fait, c'est demain mon anniversaire !

A cette idée, je me laisse tomber sur le banc et je pleure. Je repense à ma mère... A ce sale porc qu'elle a pris comme mari après la mort de mon père... Et à tout ce qu'il m'a fait subir... Ses mains sur mon corps... Je n'ose imaginer ce qui ce serait passé si j'étais resté plus longtemps... Et je finis par m'endormir épuisée par tout se qui vient de se passer.

Je dormis mal cette nuit-là et c'est à 7h45 que j'ouvris seulement les yeux ce dimanche matin... Je me demandais toujours quelle arnaque se cachait sous cette offre alléchante, mais pour le savoir, il fallait m'y rendre et surtout ne pas être en retard.

Pour une fois je décidais de ne pas passer par la salle de sports pour y prendre une toilette et j'utilisais quelques simflouzes pour me rendre à Windenburg. Il ne m'en reste presque plus... J'espère que ça en vaut le coup !

-Bonjour, vous êtes la personne qu'il faut voir pour la maison ?

 -Oui c'est moi et vous vous êtes ?

 -Jade...

 -Enchanté Jade. Je suis ravi que cette maison te plaise. Es-tu motivée ?

 -Ça dépend pour quoi...

 -Ne t’inquiète pas, rien d'impossible à réaliser et comme je peux le constater, tu en as vraiment besoin, n'est-ce pas ?

Jade écouta son ventre gargouiller et n'osa pas se gratter la tête. Cela faisait trop longtemps qu'elle n'avait pas connu la chaleur d'une maison...

-Suis-moi, je vais t'offrir un bon repas en échange de quoi tu m'écouteras te parler du jeu. Tu es partante ?

Jade opina de la tête. L'idée d'un repas complet la rendait heureuse.

 Et en effet, il sortit des feuilles de papier de sa sacoche et les déposa sur la table.

-La seule pièce que tu peux utiliser est la petite chambre en grise au premier étage. C'est donc par là que tu vas devoir commencer à débloquer les pièces. Certaines pièces, comme la pièce en rose, peuvent être débloquées seulement avec de l'argent. Les autres, ce sera suivant l'évolution de ta vie. Tu vas devoir te choisir une carrière et en atteindre les niveaux 3 et 6 pour débloquer les pièces turquoise et rouge. Pour les pièces violettes et jaune, tu devras atteindre le niveau 3 et 6 dans une compétence. Et enfin pour avoir accès au rez de chaussé ou au dernier étage, il va falloir te marier.

Jusque-là, j'arrivais à suivre et cela ne m'avait pas l'air bien compliqué. Le plus dur semble de me trouver un mari... C'est pas gagné ! Pendant que j'assimilais ces informations, il mit une nouvelle feuille sous mon nez.

-C'est le même système pour le rez-de-chaussée à la différence que tu vas devoir apprendre une nouvelle compétence, atteindre le sommet de ta carrière et compléter ton aspiration.

Je réfléchissais toujours. J'aspire à trouver l'âme sœur, du coup ça va m'être assez utile. Quant à ma carrière je vais devoir la choisir avec sagesse. Il m'en faut une qui me fasse gagner beaucoup d'argent... Médecin me tente beaucoup... Je pourrais aussi développer ma compétence peinture pour me permettre de gagner un peu d'argent supplémentaire et pourquoi pas aussi le jardinage ?

-Et enfin, une fois que tu auras débloqué le dernier étage, tu pourras considérer que la maison t'appartient totalement.

Cela me faisait rêver, peut-être un peu trop... Ou suis-je un peu trop méfiante ? Dans tous les cas, ma situation ne peut pas être pire que celle que je vis actuellement... Alors pourquoi ne pas tenter l'expérience ? Il faut juste que je vive ma vie et lorsque les conditions seront remplies, je devrais aller voir Samuel pour avoir la clé me permettant d'accéder à une pièce...

-Très bien, allons visiter ta maison, enfin la seule pièce à laquelle tu as accès. Je te donne un peu d'argent pour refaire ta garde-robe. Trouver un travail lorsque l'on est négligé est assez difficile.

La chambre est vraiment petite mais c'est déjà mieux que mon banc en plein air. Il y a même un frigo ! A défaut de manger chaud, je pourrais au moins me remplir le ventre ! Je remerciais Samuel qui me donna son téléphone afin que je le prévienne dès que je serais prête à débloquer une pièce.

J'ai utilisé l'argent de Samuel pour me refaire une garde-robe. J'ai tout dépensé et il ne me reste finalement plus que 200 simflouzes. Je me suis vraiment plaisir et je me suis pris cinq tenues quotidiennes, cinq tenues habillées, une tenue de sport, trois tenues de nuit, cinq tenues de fête et un maillot de bain.

Puis j'ai décidé de faire un peu de changement dans ma chambre. J'ai revendu la lampe, la cheminée, le lavabo et le frigo pour acheter une cuisinière, un nouveau frigo et un plan de travail. J'ai maintenant 305 SF (simflouzes). Je vais pouvoir me faire un petit gâteau d'anniversaire.

Et me voilà devant mon gâteau. J'ai toujours fait un vœu avant de souffler mes bougies. Aujourd'hui je ne ferai pas exception à la règle. Mon souhait ? Rencontrer mon âme sœur et fonder une famille. Puis tout doucement, je souffle sur les bougies qui s'éteignent du premier coup...

Maintenant que je suis adulte, je dois me lancer dans la grande aventure du travail. Je pianote un peu sur mon téléphone et je trouve enfin ce que je cherche : un emploi d'assistante médicale à l'hôpital de la ville. Je commence en bas de l'échelle, mais il faut bien commencer quelque part, non ? Et puis, je veux débloquer d'autres pièces pour enfin vivre décemment.

 ADELINE, L'ARBOUSIER, QUARTIER AU BORD DE L'EAU, WILLOW CREEK

Ça fait maintenant une semaine qu’Élodie m'a appris l'existence de son cancer, confirmé par le docteur Eden Simette, oncologue réputée. Elle reste toujours aussi joyeuse malgré sa terrible nouvelle. Il faut dire qu'elle a enfin trouvé l'amour contrairement à moi... Je suis toujours une célibataire endurcie qui envahit les sites de rencontres, sans succès jusqu'à présent...

Et un jour, je reçus un message d'un prétendant. Il était vraiment magnifique sur sa photo et j'ai eu un coup de cœur immédiat. Il me donna rendez-vous pour le vendredi soir.

J'ai beaucoup hésité, surtout que maintenant que je travaille, j'ai moins de temps libre. Je ne vous l'ai pas dit ? J'ai trouvé un poste comme technicienne de laboratoire dans la carrière scientifique avec des collègues super : Elynea et Séverine. Pour le moment, je ne peux pas trouver de remède pour Élodie car mon niveau est trop bas, mais je ne baisse pas les bras. Après tout, si j'ai choisi ce métier ce n'est que pour venir en aide à Élodie et pour qu'elle réalise son rêve : avoir des enfants. Et mon rencard ? Figurez-vous que j'ai décidé de m'y rendre. Après tout, qu'est-ce que je risque ? S'il ne me plaît finalement plus, je n'accepterai pas de second rencard, voilà tout !

Pour l'occasion, je me suis acheté une nouvelle tenue pour paraître plus à mon avantage. Vous me trouvez comment ?

Bon, il est temps que j'y aille. Il est déjà 20h et il ne me reste plus que trente minutes pour m'y rendre : il m'a donné rendez-vous dans un restaurant karaoké dans la petite ville de Windenburg. N'étant pas encore là, je décide de l'attendre à table. Une heure passa sans que je ne le vois...

Par acquit de conscience, je décide quand même de consulter mes messages sur le site, mais rien... Il m'a posé un lapin...

Je décide donc de passer la soirée seule pour oublier mon humiliation dans la nourriture... Grosse comme je suis, cela ne changera rien. Je n'ai même pas le cœur à chanter... Il est finalement plus de minuit lorsque je me décide à rentrer.

La nuit était calme et la lune éclairait très bien le chemin. Je n'avais aucune envie de rentrer et de me retrouver encore seule dans cette grande maison...

Alors que j'errais sans but dans un parc, je ne saurais même pas vous dire lequel, je sentis quelqu'un m'attraper par-derrière et me menacer de me tuer si je ne lui donnais pas ce qu'il voulait. Il voulait quoi au juste ? Je n'entendais déjà plus rien, les bruits des battements apeurés de mon cœur étaient bien trop forts pour que je puisse comprendre ce qui m'arrivait. Je sentais des mains se balader sur mon corps entier.

Et puis je sentis une douleur si grande que je me mis à crier et à me débattre. Je sentais le souffle du vent caresser tout mon corps mis à nu par mon agresseur. Je lui lançais des coups comme je le pouvais mais il continuait à me frapper. Je perdis alors connaissance. La douleur était si grande que je me réveillais sous les coups de cet homme qui me pénétrait sans hésitation en même temps que je sentais tout l'intérieur de mon corps se déchirer.

A chaque coup que je donnais j'en recevais deux fois plus en retour. Je finis par fermer les yeux et prier pour que tout ça s'arrête vite. Je ne ressentais plus mon corps qui ne m'appartenait plus...

Il appartenait à qui ? Dans un dernier effort, je tente de soulever mes paupières qui me paraissent peser une tonne et je vois un homme, grand, avec de long cheveux blonds qui retombent sur ses épaules larges. Puis il se baisse tout en me murmurant des mots qui resteront à jamais graver dans ma mémoire :

-Je sais où tu vis, qui sont tes amis, ta famille. Parle de moi et je n'hésiterais pas à te rendre une nouvelle visite.

N'ayant plus aucune force, je me laissais partir dans un hurlement de douleur.

 MAXENCE, L'ORANGER, QUARTIER DE LA FONTAINE, WILLOW CREEK

Moi c'est Eden. J'adore venir me ressourcer au vert, en pleine campagne. Me vider la tête et oublier toutes ces maladies atroces. Mais cela fait un moment que je n'y suis pas partie car j'ai une patiente en ce moment qui vient de découvrir son cancer et elle a besoin d'être soutenu.

Et voilà les deux amours de ma vie : Ewan, mon petit ami et Jayla, notre petite princesse. Mais il y a un soucis. Pourquoi doit-il toujours y avoir un soucis ? Il nous est impossible de vivre ensemble, Bertrand et moi. Il est, en effet, marié avec une autre femme... Pour le moment il ne veut pas la quitter. Il faut dire qu'elle est enceinte de lui...

Et voilà ma jolie petite maison. Le terrain n'est pas très grand, mais la maison est immense ! Heureusement que j'ai ma petite Jayla pour me tenir compagnie.

Je partage ma vie entre mon travail et ma princesse. Je n'ai pas encore eu le temps de me faire des amis. Même si mes collègues Lyza et Florence sont très sympa.

Mes voisines sont venues me rendre visite. Elynea qui est une jeune scientifique. Je travaille beaucoup en collaboration avec elle et ses deux collègues Adeline et Séverine. Elles tentent toutes les trois de trouver un vaccin contre le cancer.

Il y a aussi Tiphaine qui est une grande journaliste. En ce moment, elle prépare un papier sur le violeur en série qui vient de faire une nouvelle victime. Elle est adorable malgré un travail qui n'est pas facile. Très à l'écoute les gens se confient facilement à elle.

Et enfin Ngysims est une détective très réputée. Elle a déjà plusieurs affaires résolues à son actif. Elle enquête aussi sur le violeur en série.

Avec Ewan, nous ne pouvons pas sortir car nous risquons à tout moment de tomber sur sa femme. Mais je ne perds pas espoir de le convaincre de la quitter... Je sais c'est égoïste, mais j'ai besoin de lui auprès de Jayla et moi.

Jayla est enfin devenu un beau bambin angélique. Elle fait ma fierté et je suis folle d'elle. Je m’inquiète sans cesse mais Ewan est un père super. J'ai d'autant plus envie de le voir vivre avec nous...

MAXENCE, L'ORANGER, QUARTIER DE LA FONTAINE, WILLOW CREEK

India a finalement mis au monde deux bébés peu après le départ de ma grande sœur. Le bébé hybride est une petite fille que l'on a appelé Apolline et son jumeau Olympe. India a, en effet, des origines alien mais très lointaines. Mais peu importe, nous l'aimons autant que son frère et nous sommes des parents comblés.

L'arrivée des enfants a quand même chamboulé notre quotidien. India a du sacrifier son dressing afin que nous y aménagions une chambre pour les jumeaux. Elle se trouve au premier étage à côté de notre chambre.

A mes heures perdues, j'aime chanter et je me donne à cœur joie au grand désespoir de ma femme. Mais peu importe, je chante tout le temps : sous la douche, pour endormir mes enfants. J'en profite beaucoup car bientôt je vais devoir sacrifier cette pièce pour y faire la chambre des jumeaux quand ils deviendront enfants.

Les jumeaux ont finis par grandir et sont devenus de très beaux bambins. Olympe est un petit garçon très curieux alors que sa sœur sont toujours entrain de coller soit sa mère, soit moi. Mais ils ont un point commun : leur grande intelligence et beauté.

Avec India, nous avons découvert cette clairière. Nous aimons beaucoup y passer du temps avec nos enfants. C'est au calme et au moins nous n'avons pas peur d'y rencontrer des voitures.

De temps en temps j'invite ma sœur à venir manger avec nous. Elle m'a tellement manqué ! Mais depuis quelques jours, je n'ai plus aucune nouvelles d'elle. Et quand je vais chez elle, la porte reste close...

Un jeune garçon s'approchait d'elle tout en la fixant. Il ressemblait tellement au Cry Killer qu'elle en restait figer. Il était beaucoup moins mystérieux que dans son rêve mais elle le trouvait tout de même si beau...

-Content de voir que tu n'es pas qu'un rêve.

-Tu veux dire que tu es vraiment le garçon dont j'ai rêvé ? Comment est-ce possible ?

-A toi de me le dire... Il est impossible qu'une humaine soit capable de venir dans mes rêves... A moins que tu sois...

Il attrapa la main d'une Abélia toute tremblante. Elle ne savait pas vraiment comment se sortir de ce guêpier lorsqu'un jeune homme blond vint à son secours suivit par Thomas

Le jeune garçon blond se tourna vers Thomas.

-Tu connais la jeune fille qui vient de partir ?

-Oui c'est ma petite amie. Elle...

-Conduis-moi à elle s'il te plaît. Il faut que je lui parle, c'est important.

Thomas ne le connaissait pas, mais le fait qu'il ait voulu aider sa petite aime était une preuve suffisante de sa bonne foi. Il le mena jusqu'à la maison d'Abélia.

Cette dernière était encore toute retournée par la scène qui venait de se jouer au parc. Elle ne comprenait pas bien ce qui s'était passé. L'homme de ses rêves, celui qui est né pour la tuer, était bel et bien réel et l'avait reconnu. Elle avait dû fuir et s'était aussitôt réfugiée chez elle. Alors lorsqu'elle vit Thomas et son sauveur dans le salon, elle fut étonnée.

-Abélia, il faut qu'on parle.

Le jeune homme avait la voix grave. Aurélie et Hugo aussi. Abélia voulait que sa meilleure amie soit aussi présente et alla la chercher. C'est ainsi que Maxime commença son récit.

-Je m'appelle Maxime sur Terre et Mera dans mon monde. Je suis votre combattant protecteur.

-Mon quoi ? S'étonna Abélia.

-Toutes les reines de notre monde ont un gardien protecteur qui doit assurer sa sécurité. Votre grand-mère, la reine Xyphira étant morte et votre mère, la princesse Saphira, étant portée aussi morte, vous êtes l’héritière du trône. Je suis donc né pour assurer votre protection.

Abélia ne comprenait pas un traître mot de ce qui venait de se dire. Enfin, si, elle comprenait mais n'arrivait pas à se dire que tout ce que Thomas avait pu lui raconter était bien réel. Elle posa les yeux sur ses parents de cœur.

-Il a raison approuva Aurélie. Nous n'étions pas au courant de cette histoire de gardien protecteur, mais nous savions qui était ta mère. Elle est partie après t'avoir confié à nous.

Tout ça était un peu difficile à digérer pour la jeune fille. Les personnes pour qui elle avait tant d'admirations étaient ses parents ?

-J'ai quelque chose à vous confier, murmura-t-elle.

-Ha non, tu vas pas recommencer avec tes rêves sortis de nulle part ! S'emporta Océane qui en avait assez de voir sa sœur partir dans ses délires.

-Comment ça, vos rêves ? S'enquit Maxime intrigué.

Abélia commença par raconter ses deux rencontres avec le Cry Killer puis celle avec sa mère. Maxime avait le visage grave.

-Vous êtes vraiment en danger, finit-il par dire. Vous êtes à moitié alien et à moitié vampire. Pourtant vous êtes humaine aussi. Cela ne fait aucun doute, vous êtes l'enfant de la prophétie. Zatana, le Cry Killer n'aura pas de repos avant de vous avoir tué. Ce qui est rassurant c'est de savoir la princesse Saphira en vie. Votre père a réussi à fuir et a trouvé refuge dans notre monde dont votre frère est le roi à présent.

-Mon frère ? Aurélie, Hugo, j'ai un frère ?

Les deux concernés échangèrent un regard. Il fallait qu'ils racontent tout, le moment était venu.

-Oui, tes parents habitaient la maison en face. Nous avons sympathisé et ta mère et moi avons accouché le même jour. Moi d'une petite fille, Océane. Et ta mère de jumeaux : toi, une humaine et un alien, David, ton frère.

-Vous avez des pouvoirs. Ceux des aliens et des vampires ce qui fait que vous êtes très dangereuses pour les vampires. La prophétie a prédit que vous mettrez fin au règne de nos deux peuples. Nous, les aliens, nous pensons que vous serez capable de réunir nos deux peuples alors que les vampires pensent que vous allez les détruire. Voilà pourquoi nous devons vous protéger. David, votre frère, est mon meilleur ami et je lui ai promis de vous protéger. Vous ne devez plus jamais utiliser vos pouvoirs pour contacter Zatana, promettez-le-moi !

-Je ne peux pas te promettre une telle chose pour la simple et bonne raison que je n'ai aucun contrôle sur mes rêves.

-Dans ce cas, je vais passer la nuit à surveiller votre maison. Le Cry Killer ne tardera pas à passer à l'action.

Après avoir embrassé sa chérie, Thomas rejoignit Maxime dehors. Aurélie et Hugo allèrent préparer le repas. Quant à Océane, elle suivit Abélia dans sa chambre.

-Je suis désolée de ne pas t'avoir cru, s'excusa-t-elle.

-Tu m'as fait de la peine, rétorqua la jolie brune. Je croyais que nous étions amies et que nous avions confiance l'une en l'autre...

-Et c'est le cas, je t'assure, mais cela semblait tellement irréel !

-Tu aurais pourtant dû me croire.

Abélia ignora ensuite son amie pour se plonger dans ses devoirs. Elle ne releva le nez que lorsque Aurélie l'appela pour venir manger. Maxime et Thomas se joignirent à eux et le repas se passa dans le plus grand des silences.

Abélia raccompagna Thomas jusque dehors, sous la protection de Maxime.

-Tu es certaine que tu ne veux pas que je reste ?

-Oui, certaine. Va te reposer. On se voit demain ?

Les deux amoureux s’embrassèrent passionnément. Thomas n'était pas rassuré de la laisser seule mais elle était sous bonne garde. Il connaissait les gardiens protecteurs et savait qu'il serait prêt à donner sa vie pour sa reine.

Abélia alla se coucher sans un mot pour Océane. Elle mit du temps à s'endormir. Quand enfin elle trouva le sommeil, elle se retrouva dans son jardin. Il était là, à l'attendre, aussi beau et ténébreux que dans ses précédents rêves. Elle n'avait plus peur désormais et se tenait bien droite, telle une vraie princesse. Ses longs cheveux noirs retombant sur ses épaules dénudées.

Lorsque le Cry Killer s'approcha d'elle, Abélia ne broncha pas. Elle le laissa lui voler un baiser et accepta même que ses mains se baladent sur son corps frémissant. Dans un moment torride et lugubre à la fois Abélia se donna entièrement à cet être du mal... Il était son âme sœur, elle en était convaincue.

-Tu sais que je dois te tuer...

-Oui je sais, mais tu n'es pas obligé...

 -Je le suis... Je suis né pour ça...

 -Est-ce vrai que tu ne ressens rien ? Cela te plaît-il autant de tuer ?

Le Cry Killer resta silencieux. Il regardait le ciel tout en tenant la jeune fille. Bientôt elle ne serait plus qu'un tas de chair inerte entre ses bras. Était-ce vraiment ce qu'il désirait ? Il ne le voulait pas mais le devait. C'était son devoir de préserver la supériorité de sa race. Les humains sont faibles et vous rendent faibles. La preuve... Il ne la connaît pas, pourtant cette jeune fille lui a retourné le cœur, a fait naître en lui des sentiments oubliés. Pour la première fois le Cry Killer a peur... Il faut qu'il en finisse et vite.

 Comme sorti d'un rêve, Zatana se ressaisit et repoussa la jeune fille. Il reprit son visage de tueur.

-Tu vas vraiment me tuer ? Mais que t'ai-je fait ? Je ne te connais même pas !

-Tu dois mourir pour le bien de mon peuple. Tu es une erreur de la nature, un mélange absurde qui n'aurait jamais dû voir le jour... Prépare-toi à mourir.

Abélia regarda une dernière fois celui qu'elle désirait plus que tout. Elle le savait, c'était la dernière fois qu'elle mélangeait son corps avec le sien. Elle se faisait une raison : elle devait mourir et si c'était de sa main, cela lui convenait... Après tout, il avait raison, elle était une erreur qui n'aurait jamais dû voir le jour. Elle posa sa main sur son torse nu...

-Une nuit, alors que je dormirai paisiblement, je t'attendrai, toi le Cry Killer. De ta main j'attendrai ma mort.

Et elle lui déposa un baiser sur ses lèvres de vampires et disparue dans la brume. C'est apaisée et résignée qu'elle se réveilla. Elle savait que tant que son protecteur combattant serait là, le Cry Killer ne pourrait rien faire. Elle devrait attendre.

Les jours passèrent et le Cry Killer ne tenta rien. Maxime ne quittait plus Abélia et vivait même chez elle. Thomas sentait que sa petite amie s'éloignait et ne savait pas quoi faire pour la retenir. Il multipliait les attentions mais Abélia restait distante.

-Abi, j'ai fait quelque chose ?

 -Non, pourquoi ?

 -Tu es tellement distante avec moi ! Tu ne me tiens plus la main, tu ne m'embrasses plus, tu...

 -Écoute, peux-tu comprendre que le plus grand tueur de tous les temps veut me tuer et que je ne peux rien y faire ? Peux-tu comprendre que ça me fais peur ?

 -Oui mais...

 -S'il te plaît Thomas, peux-tu me laisser seule ? Je voudrais parler seul à seule avec Maxime.

Abélia n'attendit pas la réponse du jeune homme. Elle se sentait mal de lui faire subir ça. Elle l'aimait depuis si longtemps, pourtant elle n'hésitait pas une seconde à le mettre de côté dès qu'il s'agissait du Cry Killer. Elle ne pensait plus qu'au vampire.

-Maxime, je peux te parler ?

 -Oui princesse Abélia. Je vous écoute.

 -Peux-tu arrêter de m’appeler ainsi ?

 -Je ne le puis Princesse. Vous êtes notre reine et le trône vous revient de droit. Je pourrais être exécuté si je venais à vous manquer ainsi de respect...

 -Soit, fais comme bon te semblera. J'aimerais te demander si je peux prendre contact avec mon père et mon frère, via mes rêves ?

 -Oui vous le pouvez. Faites-le sans crainte, je veillerais sur vous.

Abélia posa sa tête sur les genoux de son protecteur et ferma les yeux. Elle se concentra sur le peu de souvenirs qu'elle gardait de son père et fut projetée dans un lieu qu'elle reconnaissait pour être celui où elle avait rencontré sa mère. Un homme était assis près de la rivière.

-Papa ?

Elle avait murmuré, incertaine. Mais la personne l'avait entendu car il se retourna.

-Abélia ? C'est bien toi ? Ma fille ?

Il pleurait de joie et la serra fort contre elle. Cela dura un long moment puis ils s'assirent tous les deux au bord de l'eau.

-Comme tu es belle ma chérie, dit-il admiratif. Tu ressembles tellement à ta mère...

 -Avant de te dire quoi que ce soit, je dois te dire que maman est vivante. Je lui ai parlé comme je te parle.

 -Dans tes rêves ? Tu en es certaine ?

Xev ne pleurait plus. Il était maintenant inquiet. Si sa femme était en vie, pourquoi ne pas venir lui parler ?

-Elle aurait aimé te parler elle-même mais elle a été enlevée par le tueur tombeur. Et depuis elle vit enfermer dans le manoir royal des vampires. Elle est si faible qu'elle a dû s'aider de mon énergie pour venir me parler.

 -Ta mère est détenue par ma famille... Xev fut anéanti mais reprit vite du poil de la bête. Je vais prévenir ton frère et ensemble on va aller la sauver...

 -Non, papa, elle ne veut pas. Et puis moi non plus. Je viens à peine de te retrouver, alors je ne veux pas te perdre toi aussi...

Xev ne savait pas quoi dire. Puis finalement il décida de profiter de ses retrouvailles avec sa fille pour en connaître plus sur sa vie.

-Aurélie et Hugo ont fait un super travaille. Ta mère a eu raison de leur faire confiance.

 -Oui, ils ont été merveilleux. Les meilleurs parents que j'aurais pu rêver. Océane et comme une sœur pour moi, même si nous sommes un peu en froid en ce moment. Et puis j'ai aussi un petit ami. C'est le garçon que toutes les filles rêvent d'avoir et l'ami que tous les garçons veulent.

 -Tu en as bien de la chance. Mais pourquoi as-tu l'air si perdu ?

 -En fait, si j'ai voulu venir te parler c'est pour te connaître mais aussi pour avoir ton aide sur une décision que je dois prendre.

-Je suis tellement heureux que tu aies pensé à moi ma chérie. Demande-moi tout ce que tu veux.

Abélia resta silencieuse un moment. Son père respecta ce moment et ils contemplèrent le paysage. La jeune fille se demandait comment avouer son aventure virtuelle avec le Cry Killer... Elle se décida enfin.

-La première fois que j'ai rêvé ainsi de quelqu'un était le soir de mes 15 ans. C'était du Cry Killer...

 -Comment est-ce possible ? Il sait donc que tu existes... Tu dois revenir vivre en sécurité avec le peuple alien. Ils...

 -Attends, je t'en prie. Il n'est pas le tueur froid et sanguinaire que tout le monde croit. Nous avons parlé et...

 -Oh ma chérie, tu ne peux pas lui faire confiance. C'est un vampire, il...

 -Toi aussi tu en es un papa.

 -Oui et je le regrette tellement ! Avant de devoir partir me cacher sur Sixam, la planète de ta mère, j'avais embrassé la carrière de scientifique pour trouver un remède contre le vampirisme.

 -Et l'as-tu trouvé ?

 -Hélas non, j'ai dû fuir avec ton frère... et tu vas devoir nous rejoindre. Je vais faire revenir Mera avec toi...

 -Non, papa, écoute-moi s'il te plaît.

Xev regardait cette jeune fille qui ressemblait tellement à sa mère, de caractère autant que de physique : elle savait ce qu'elle voulait et ne se laisserait pas facilement détourner de son but. Il devait se faire une raison et l'écouter.

-J'ai parlé avec le Cry Killer et nous avons même eu une liaison... Ne soit pas outré s'il te plaît. Tu es un vampire et maman une alien et cela ne vous a pas empêché de braver l'interdit pour être ensemble. Pourquoi cela ne pourrait-il pas en être pareil pour nous ?

 -Car je ne suis pas un tueur sans cœur envoyé pour tuer ta mère...

 -Bon, vu sous cet angle tu as raison. Mais il n'a aucune envie de me tuer ! C'est son père qui le veut, pas lui.

 -Certes, mais il va quand même le faire, non ?

 -Oui et je me suis résignée à mourir de sa main...

 -Non ne redis jamais une chose pareille, je t'en supplie ! La vie est un cadeau bien trop précieux pour que tu y renonces aussi facilement. Je n'ai jamais été un père pour toi, mais bats-toi. J'ai besoin de te connaître, de te voir en vrai. Et ton frère ? Ne veux-tu pas le rencontrer ?

Son père avait raison, Abélia le savait... Elle ne devrait pas renoncer aussi facilement mais comment faire alors ?

-Peux-tu faire venir ton frère avec nous ?

 -Le faire venir ici ? Mais comment ?

 -Il te suffit de te concentrer sur ce que tu veux vraiment.

Abélia ferma les yeux tout en souhaitant très fort que son frère apparaisse et quelques secondes plus tard, il était là étonné par ce qui se passait.

-Papa que fais-tu dans mon rêve ? Enfin non, on est où là ?

 -David, je te présente ta sœur, Abélia.

Le jeune homme regarda la jolie brune. Il la trouvait très belle avec ses longs cheveux noirs.

-Je suis ravi de te connaître. Tu es une puissante humaine. Pourquoi m'avoir fait venir ?

 -C'est moi qui le lui ai demandé, intervint Xev. Elle est entrée en contact avec le Cry Killer...

 -Mais pourquoi avoir fait une telle chose ? S'emporta-t-il. Par ta faute le sacrifice de maman a été vain ! Tu es irresponsable !

 -Maman n'est pas morte ! Protesta Abélia. Elle est retenue prisonnière chez les vampires...

-Laisse-moi partir et je vais lever une armée pour aller la sauver...

 -Même si je le voulais je ne pourrais pas te laisser partir car je ne sais pas comment faire.

 -Avant de faire des choses inconscientes tu devrais plutôt apprendre à maîtriser tes pouvoirs...

Abélia ne supportait déjà plus ce frère méprisant. Elle se demandait encore pourquoi son père lui a demandé de le faire venir.

-Ça suffit vous deux, intervint-il. David, assieds-toi et écoute-moi. Ta sœur a succombé aux charmes de Zatana. Ne la regarde pas comme ça, ta mère est bien tombée amoureuse de moi.

 -C'est différent, tu n'étais pas un tueur sanguinaire...

 -Zatana ne l'était pas... Il est à moitié humain, dois-je te le rappeler ?

 -Comment ça, il est à moitié humain ? Intervint Abélia.

 -Oui, mon cousin a eu un enfant avec une humaine mais je t'en parlerai plus tard.

Sur l'insistance de sa fille, Xev dû se résigner à lui raconter l'histoire de Cry Killer. Avec son bon cœur Abélia eut de la peine pour cet enfant devenu un adolescent tueur. C'est alors qu'elle prit une nouvelle décision.

-C'est décidé, dit-elle en se levant. Je vais sauver le Cry Killer et maman sans qu'il y ait d'autres morts, je vous le promets ! Pour cela, j'ai besoin d'aide alors David, peux-tu venir dans mon monde pour aider Maxime à veiller sur moi ?

David avait beau mépriser sa sœur pour s'être acoquinée avec le tueur, mais il ne pouvait qu'admirer sa force de volonté et ses pouvoirs qui ne semblaient pas avoir de limite.

-Combien de temps te faudra-t-il pour te préparer à sauver notre mère ?

-Des années peut-être, je n'en sais rien. Mais je vais y arriver si tu m'aides !

 -Crois-tu vraiment qu’elle va tenir aussi longtemps enfermée par les vampires ?

 -Oui, je lui fais confiance. Alors acceptes-tu d'être à mes côtés ?

David réfléchi un moment puis finit par accepter. Il lui promit de venir dans son monde dès qu'il aura réglé certaines choses dans son royaume et de faire au plus vite.

 Ainsi rassurée et forte de sa nouvelle décision, Abélia arriva sans difficulté à se réveiller dans son corps. Mais lorsqu'elle ouvrit les yeux, elle ne reconnut pas son jardin.

Elle était allongée sur le sol froid, au milieu d'arbres et à ses pieds gisait Maxime. Elle ne savait pas s'il était vivant ou mort. Elle s'approcha de lui pour vérifier quand elle fut projetée sur le sol avec une force incroyable.